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La genèse d’une Brabham BT34 1971.

de Chris "PSK", mis en ligne le 18 juin 2010
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La March Fly est une excellente voiture parait il, très performante. Elle se prête également volontiers à d’intéressants transkits et je l’avais utilisée comme base pour le premier modèle de ma série monOplace (La Ligier JS5. ndCH).
Voici qu’elle offre à nouveau ses organes pour une miniature de Brabham BT34, celle qui a remporté le GP d’Argentine aux mains de Carlos Reutemann en 1971. Elle a également couru, avec moins de succès, pilotée par le grand Graham Hill.
Après quelques coups de Dremel munie d’un disque à tronçonner, c’est le retour du running gag "oups ! la scie a glissé" !

Je ne conserve de la March que le caisson central. A l’aide de feuilles de carte plastique de différentes épaisseurs, je rebouche les trous créés par les coups de scie.

Finalement, la partie cockpit est collée en place, car d’un gabarit très proche de celui de la Brabham.

Mon grand pote Saint Tof’ (Sintofer. ndCH) est appelé à la rescousse, ainsi qu’un assortiment d’abrasifs, limes, racloirs, cutters et scalpels. D’ailleurs la pharmacienne me regarde de travers depuis qu’elle a remarqué que je lui achète des scalpels n°11 à une fréquence anormalement élevée. La prochaine fois si elle me demande ce que j’en fais, je lui avouerai que je dissèque des rats. Vivants :))

Lorsque le caisson central présente une forme acceptable, je construis les carénages de radiateurs frontaux, toujours en carte plastique. Je m’aide pour ce faire d’un plan que j’ai trouvé sur le net, et imprimé au 1/32eme.

Mais je commence à réaliser que çà ne va pas du tout. Je ne sais pas où et pourquoi, par exemple mes radiateurs sont gros et moches et n’ont pas la bonne forme si je m’en tiens au plan. J’ai beau bidouiller et « bouiner » dans tous les sens, çà ne va pas, et çà commence à m’énerver.
Je laisse un peu tomber l’avant et bosse sur la forme arrière du cockpit, à l’aide d’apports de mastic polyester.

Je réfléchis à ces radiateurs, et j’en déduis que le plan est faux. Il va falloir trouver de la doc supplémentaire, je n’ai pas beaucoup de photos de BT34 en ma possession, et la doc n’est pas abondante sur le net.

C’est à ce moment là que je reçois un appel de ma chérie :


- Dis, tu n’es pas en train de bosser sur une Brabham BT34 toi ?
Déjà la question me surprend, car c’est la première fois que ma femme retient spontanément le nom d’une voiture !
- Bah si, poukoi ?
- Ben yen a une là.
- Là où ?
- Ben chez AGS tiens ballot !
(ma femme bosse régulièrement pour AGS Formule 1, à Gonfaron).
- Pff c’est c’là ouiii...Tu es sûre ? La BT34, il doit en rester une dans le monde. Qu’est ce qu’elle viendrait faire chez AGS ?
- Attends je retourne voir, je te fais une photo.

Deux minutes après, je reçois effectivement une photo de Brabham BT34....Scié le Chris !
20 minutes après, je suis chez AGS muni d’un « apn » (appareil photo numérique ndCH), mètre roulant et calepin en main.
De retour à la maison, je me régale de pouvoir contrôler toutes les côtes du modèle. Rogner là où il y a trop de matière, en rajouter ailleurs, le bonheur. Evidemment, avoir la vraie voiture dans le garage, pour en exécuter la miniature, çà aide !

Petit à petit, les défauts sont éliminés, les trous bouchés et poncés, il est temps de procéder à une opération des plus délicates : le perçage des ouies de radiateurs. Pas facile.

Dremel dans une main, miniature dans l’autre, le fraisage doit être très précis, il ne faut pas riper, les deux formes au final doivent être symétriques, bien rectangulaires avec les coins arrondis. Chaque erreur est sanctionnée par un apport de Sintofer. Il faut de nouveau attendre que çà durcisse, et recommencer. Mais comme je suis super balèze, je fais très peu d’erreurs et çà va très vite ;))

Les deux petites lèvres inférieures sont ensuite ajoutées, çà commence à bien ressembler.
Je dis ressembler car il a fallu admettre depuis longtemps que la miniature ne pourra pas être une reproduction parfaite de la vraie voiture. En effet, les carénages de radiateurs ne tiennent à la carrosserie que par une structure tubulaire très fine, trop fragile pour du slot, et la maquette doit également contenir un élément indispensable à notre hobby commun : le guide !
Ce truc prend une place énorme et j’ai dû augmenter le volume avant du caisson pour l’inclure. Une fois mis en place l’aileron avant, çà ne se remarque pas trop.
Il est temps de construire la prise d’air, on remarque au premier coup d’oeil que chez Brabham ils ne se sont pas trop cassés la tête pour sa forme, elle porte avec élégance son nom de "boite à air" ! Un rapide assemblage de 3 parallélépipèdes et quelques coups de lime plus tard, on contemple un joli Schnorkel.

L’aileron arrière de la March est modifié, un support inférieur est créé afin de faciliter son assemblage, et hop hop tralala, direction cabine à peinture pour une bonne couche d’apprêt, qui va révéler tous les défauts de surface. Et y’en a plein pfff.... rebouchage des petits trous, ponçage…

Encore une étape délicate, la dernière :
Il faut fabriquer l’épaulement qui recevra le thermoformage de pare-brise. Pour cela j’affine au maximum par l’intérieur la partie supérieure du cockpit et je colle à l’intérieur une feuille de carte plastique très fine. Une fois l’assemblage mis en forme, j’obtiens un joli petit épaulement.
Petite touche finale avec le bossage de cockpit du côté du levier de vitesse, une goutte de Sintofer mise en forme au ponçage.
Plus vite écrit que fait, évidemment. Mais une méthode de construction rationnelle pour des formes finalement assez basiques. 

En tournant autour de cette F1, projeté instantanément 40 années en arrière, il saute aux yeux qu’à cette époque, la construction d’une F1 était à la portée du "premier bricoleur venu"... ou presque.

Pour en terminer et pour répondre à ceux qui se demandent pourquoi ce choix comme troisième modèle de la série, je répondrai que j’en suis aussi surpris que vous ! Mais certain qu’il satisfera de nombreux amateurs de la célèbre marque australienne.

© CIRCUITS ROUTIERS, mai/juin 2010 - Bulletin N° 156


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